A la découverte de l'Espagne... avec Florie

Après un mois passé sur les routes d'Espagne à faire une sorte de pélerinage... (à l'envers!): de Saint Jacques de Compostelle à Grenade, un périple de presque 3000km, me voici de retour à Barcelone!

Un grand merci une fois de plus aux couchsurfers qui m'auront accueillis tout au long du chemin pour leur gentilesse et ouverture d'esprit!
J'ai pu découvrir la diversité de paysages et culturelle des différentes régions et bien améliorer mon espagnol :-)
Il me reste à faire un tour dans le nord me direz-vous? A vrai dire, j'avais déjà fait une belle petite boucle dans le pays basque et en m'arretant à Bilbao, Ségovie, Madrid, Zaragosse en 2011 lorsque j'étais animatrice pour Sans Frontières avec une quinzaine d'ados. Par contre, un de ces jours je passerai bien par les Asturias quand même... et prenant le temps aussi de longer les côtes de la Galice.

Pour l'instant, je me concentre sur mon nouveau projet: www.thehospitalitytour.com
L'idée est de voyager du Mexique à l'Argentine à travers l'Amérique Latine hispanophone en proposant aux hôtels et auberges de jeunesse sur le chemin de partager mes connaissances en revenue management / e-marketing en échange d'un lit!

Suivez l'aventure sur Facebook: www.facebook.com/thehospitalitytour

A Grenade, je retente la même expérience qu'à Cadix: je serai hébergée gratuitement dans une auberge de jeunesse en échange de partager mes connaissances en Revenue Management :-)

Pépé, le gérant, a repris les rennes du Polaroid Siesta Hostel il y a déjà un an avec sa compagne. A la base, il a une formation d'architecte et a appris sur le tas les spécificités liées à la commercialisation d'une auberge de jeunesse sur Internet. Il aime beaucoup les chiffres et est curieux d'en savoir plus sur le concept de Revenue Management (RM) et de son application concrète au quotidien. Nous passerons 2 ou 3h à discuter de tout cela. Déjà, je sens une différence avec ma dernière expérience, mon discours commence à se structurer, je cherche un peu moins mes mots, certaines questions reviennent.

Pouvoir seulement échanger une fois pendant 2 ou 3h est un peu grisant. J'ai l'impression de seulement survoler le sujet. Je me dis que dans le futur, il serait mieux d'avoir au moins deux échanges, ne serait-ce que pour laisser le temps aux réflexions de faire leur bout de chemin, et pouvoir le lendemain répondre aux interrogations qui se forment avec la prise de recul (la nuit porte conseil!).

En tout cas, le bilan est à nouveau très positif, Pépé est content (il m'enverra un mail dans les jours suivants pour me le confirmer et me remercier une nouvelle fois), et pour moi, super aussi, j'ai appris de nos échanges, et n'ai pas vu le temps passer! J'adore vraiment partager mes connaissances et réfléchir sur des études de cas et aux moyens de les appliquer! Une expérience qui m'insipirera et donnera  naissance à l'idée d'un nouveau projet de voyage: traverser l'Amérique Latine du Mexique à l'Argentine en proposant d'échanger mes connaissances en échange d'un lit: www.thehospitalitytour.com

Quelques mots sur Grenade, tout de même: Grenade, la ville aux grands A!

Albaicin: Les méandres de sa vieille ville enchanteresse accrochée à la colline, une vue exceptionnelle sur l'Alhambra, les grottes de Sacro-Monte et sa population gitane/hippy.

Alhambra: La citadelle islamico-hispano-mauresque et ses magnifiques jardins et palais. Mais d'oubliez pas de réserver très en avance (je n'ai pas eu la chance de la visiter car cela était déjà complet pour les 15 prochains jours!).

Altitude: Les monts enneigés de la Sierra Nevada et son domaine skiable le plus au sud d'Europe (à seulement 30km de Grenade) culmine entre 2.100m et 3.300m d'altitude et propose une centaine de kilomètres de pistes.

Amoureuse! Un adjectif résumant bien mon ressenti général de Grenade. J'y passe seulement deux jours, mais je me promets d'y revenir. Grenade est la ville alliant à mon goût tous les ingrédients à ce qui pourrait être mon cocktail préféré espagnol: les montagnes et la mer à 1h de route, une vieille ville aux ruelles tortueuses et envoûtantes accrochée à la colline, une charmante rivière à son pied, le tout sous l'oeil bienveillant de la merveilleuse Alhambra et bercé par les guitares andalouse, j'adore!

Lundi matin, je quitte Cadix et prend un bus jusqu'à une petite ville en bord de mer que l'on m'a recommandé pour son ambiance un peu particulière rendue par ses maisons toutes blanches: Cornil de la Frontera. On se croirait presque un peu Maroc ici, mais en beaucoup plus calme...le village est assez mort, peut-être dû à la saison, au moment de la journée? Je me balade un peu, et continue mon chemin, mais cette fois-ci en auto-stop.

On m'avait dit que l'auto-stop ne marchait vraiment pas en Espagne, et que comme le site de covoiturage BlaBlaCar fonctionne super bien, ça ne valait pas la peine d'aller s’embêter à tendre le pouce. Oui mais... au-delà de l'aspect financier, je trouve cela sympa de faire de l'auto-stop de temps en temps lorsqu'il fait beau, que j'ai une belle journée et du temps devant moi, que je vais de petites villes en petites villes... Et oui, à l'instar du covoiturage (ou du bus), l'auto-stop c'est avant tout la liberté! La liberté de s'arrêter quand on le veut, et de reprendre la route quand on le souhaite, et cela tout en ayant l'opportunité de discuter un peu en espagnol avec des gens du coin, de partager de petites tranches de vie. De plus, en choisissant un endroit stratégique, armée d'un grand sourire, d'un peu d'audace et d'un petit peu de patience (maximum 20min d'attente), cela finit toujours par fonctionner. Bon, je dois aussi l'avouer, le fait d'être une jeune fille seule aide certainement un peu aussi... les gens compatissent plus facilement et sont peut-être un peu moins méfiant que d'habitude :-) (En parlant d'auto-stop, un super livre à vous recommander: "Le Monde en Stop" de Ludovic Hubler, j'ai adoré, merci maman pour le cadeau!)

Prochain arrêt: Tarifa, et les côtes marocaines à juste 14km de l'autre côté de la Méditerranée (à moins que ce ne soit encore l'Océan Atlantique?), c'est impressionnant tout de même! Puis, par la fenêtre, j'aperçois le convoité Rocher que les Espagnols récupéreraient bien: Gibraltar, colonie anglaise, objet de tension persistante entre les deux pays. Et je me dirige finalement vers Malaga, où mon hôte de ce soir, Felipe, sort tout juste de son cours de français. Un mojito en terrasse d'un bar en haut d'une falaise surplombant la mer, coucher de soleil, balade dans les rues de Malaga, longues discussions... 3h du matin, nous allons nous coucher! Encore une belle rencontre grâce à Couchsurfing, je suis vraiment chanceuse! C'est au lever du soleil que nous nous réveillons, Felipe part travailler, et je pars rejoindre mon rendez-vous de covoiturage, 1h30 plus tard, me voici déjà à Grenade!

Après nous être fait posé un lapin par notre couchsurfer de Cadix, nous faisons une halte improvisée à Jerez où nous sommes accueillis en toute last minute par un couchsurfer très sympa, Javier.

Puis le lendemain, direction Cadix, en mode restau-plage-festival de musique pour notre dernière soirée toutes les deux avant que Julie ne reparte pour Barcelone.

A Cadix, nous nous retrouvons à séjourner dans une auberge de jeunesse, à la Casa Morada.Quatre jeunes amis viennent de l’ouvrir il y a tout juste un mois. Nous y passons un court séjour très agréable. Cependant, alors que Julie est sur le départ, mon périple n’est pas tout à fait fini, et je continuerai de mon côté la route seule jusqu’à Grenade en passant par Malaga. Je resterais bien une nuit de plus à Cadix ce soir-là, et demande au moment du check-out le tarif pour une nuit supplémentaire. Pépé, un des gérants de l’auberge, me répond alors que ce serait le même tarif que la veille, soit 17€. Hors la veille était un samedi soir, et nous sommes ce soir dimanche… Je suis étonnée qu’il propose le même tarif. En effet, si il y a bien une caractéristique, qui à mon avis s’applique à tous les hôtels/auberges de jeunesse à travers le monde, c’est que les dimanche soirs sont généralement très calmes et difficiles à remplir… Je lui fais gentiment la remarque, et nous commençons à discuter de la manière dont ils ont construit leur grille tarifaire. C’est alors, que Pépé me fait la sympathique proposition de rester cette nuit gratuitement avec eux! En échange, nous pourrions en fin d’après-midi prendre le temps de nous asseoir pour que je lui explique les principes du Revenue Management. C’est un sujet qu’il ne connaît que très peu, mais qui l’intéresse beaucoup et qui pourrait les aider à optimiser leur taux d’occupation et prix moyen (=leur RevPar).

Cela aura été une très belle semaine accompagnée de Julie. Je n'aurai pas écrit beaucoup sur le blog hélas car pas pris le temps de me poser pour raconter nos péripéties... Mais je vous raconterai en rentrant tout cela bien plus de détails ;)

Petite halte improvisée entre Cordoue et Cadix chez Carlos (ancien coloc de Julie à Barcelone). Un vrai havre de paix où nous sommes accueillies comme des princesses par Carlos et sa maman après une bonne petite séance de bus / auto-stop.

Et devinez quoi? La petite ville de Marchena est jumelée avec Chateaudun!! hi hi (Chateaudun est une petite ville à 30km de Vendôme d'où je suis originaire), c'est fou ça, non ?!

A Cordoba nous sommes accueillies par un couchsurfer,Juan, et ses colocs. Nous goutons aux spécialités du coin: salmonejo (genre de gaspacho plus oncteux) et aubergines au miel. Nous baladons une grande journée dans les ruelles, visitant (clandestinement...jaja) les jardins du palais, l'intérieur de la mosquée/cathédrale, rencontrant aussi 2 belges avec qui nous irons diner le soir.

Nous sommes envoutées par cette atmosthère romano-hispano-mauresque!

 Je retrouve ma super copine Julie à Séville où nous allons partager une semaine toutes les deux sur les routes de l'Andalousie. Au programme: Séville, Cordoba, Cadix.

 Ci-dessous, quelques photos de la Giralda. Il s'agit de l'ancien minaret de la Grande Mosquée de Séville. Après la reconquête de la ville, la mosquée a été convertie en cathédrale, et la Giralda est devenu le clocher de la cathédrale. C'est la 3ème cathédrale la plus vaste du monde (aprés le Vatican et Londre). La visite vaut vraiment le détour, on trouve aussi à l'intérieur le tombeau de Christophe Colomb et on peut monter tout en haut de la Giralda, ce qui offre une belle vue à 360° sur la ville.

 La Place d'Espagne est d'après moi l'endoit le plus magnifique de Séville. Elle a été construite en 1929 pour l'Exposition ibéro-américaine.

 Lors de mon arrivée (la veille de celle de Julie), il y avait encore quelques célébrations de la Semaine Sainte, avec de nombreuses rues bloquées et une foule de chrétiens suivant les processions. Chaque ville a un style de processions différent (en musique ou en silence, revétu de capuches pointues ou pas...).

 Nous rencontrons Félipe, un chilien de couchsurfing en voyage aussi, et allons avec lui passer la soirée dans ce bar très sympa ("La Carboneria") qui propose gratuitement du flamenco tous les soirs. De plus, il y a aussi à disposition un piano et certains apportent leur guitare pour improviser des séances de musique live super sympa!! Tout cela agrémenter de sangria et rebujito (mélange de vin "manzanilla" et sprite).

Plasencia... Je devais y rester 2 nuits, puis filer ensuite vers Caceres, Badajoz, Mérida avant de rejoindre Julie à Séville. Cependant, vraiment un coup de coeur avec mon couchsurfer Ico, et ses supers colocs Ali et Eilis. Du coup, j'accepte sa proposition de rester une nuit de plus chaque jour, et j'y passerai finalement 4 nuits :P

Ico (Francisco) et Alicia sont originaires de la région, et Eilis est mi-française mi-irlandaise. Ils ont une super petite maison avec 2 chambres libres où ils peuvent alors recevoir facilement les amis et les couchsurfers. Ali a appris à faire du pain en France en woofing, et elle travaille maintenant dans une boulangerie ici à Plasencia. Eilis travaille pour une vinothèque de la franchise de son père "Wine Buff". Et Ico est formateur pour adultes en reconversion professionnelle dans le secteur forestier/agricole. Ils sont tous les trois supers accueillants, et pendant mon petit séjour, j'ai rapidement l'impression de faire partie de la famille!

Je passe mon premier jour à flaner dans les rues de la ville, m'arretant ici et là pour bouquiner, en attendant que tous finissent le travail pour cuisiner ensemble, aller courir avec Ali le long de la rivière, et ensuite faire la tournée des bars... Les jours suivants sont fériés dans la région en raison de la semaine sainte, du coup, c'est parfait, on passera ensuite nos journées ensemble (cf article ci-dessous sur notre excursion dans la Vallée de Jerte).

Je suis invitée à revenir à Plasencia pendant l'été... il reste pleins de choses à faire aux alentours, Ico m'a compilé une liste d'activités:
voir les vautours de Monfragüe, visiter le village abandonné de Granadilla, visiter la brasserie artisanale (Blomberg) de son ami, les tipis du mini-village bio de son autre ami, aller se regaler des cerises et framboises des environs ou encore... aller chasser les "gamusinos" ;)

J'aimerais beaucoup y retourner, affaire à suivre !!

Mardi matin 9h, magnifique journée ensoleillée, Francisco, mon couchsurfer de Avila, est déjà parti travaillé. Je n'ai rendez-vous qu'à 20h à Plasencia avec mon prochain couchsurfer, Ico. Seulement 150km séparent Avila de Plasencia, et il est possible de passer par une petite route qui longe la rivière de la Jerte, vallée qui se trouve dans la Sierra de Gredos aussi (comme dimanche au rafting, mais la vallée voisine). Du coup, comme j'ai le temps, qu'il fait beau et que le paysage promet d'être sympa, je décide tenter le voyage en mode auto-stop!

En Espagne, l'auto-stop ne marche pas super super, les gens ont tendance a être très méfiants. Mais avec un positionnement stratégique et un peu de toupet, ça marche tout de même.... la preuve, quelques heures et 4 voitures plus tard, j'arriverai bien à destination, et même un peu en avance.

Ci-dessous, les photos de deux de mes auto-stoppeurs. La première est une habitante retraitée qui habite un petit village dans le coin. Elle a vécu 20ans au nord de l'Argentine comme formatrice pour des instituteurs, une mamie voyageuse et très barvarde qui est contente d'avoir pu donner un coup de pouce à une jeune française. Je serai ensuite prise par un couple de retraités. A croire que, au contraire de ce que l'on pourrait imaginer les personnes plus agés sont finalement moins méfiantes que les plus jeunes! Ou bien, est-ce aussi parce que dans le coin où je faisais de l'auto-stop, en semaine, en pleine journée, finalement, le traffic, plutôt calme, est constitué à 80% de retraités... je ne peux pas tirer de conclusion trop hative, mon "échantillon de population n'est pas assez représentatif" pour mener à bien des stastisques :P Plus tard, ce sera Raphaël (2ème photo) qui me récupèrera. Un madrilin très sympa, qui part en week-end faire du vélo dans la région. Finalement, on s'arrêtera prendre un café au bord de la rivière, discutant de voyage (lui-même a fait quelques voyages à travers l'Europe, mais tout en se déplaçant en vélo). Et puis, finalement, je terminerai les derniers 30km avec à nouveau un couple de retraités. Vraiment une belle journée, les gens supers sympas au final (lorque je réussis à monter à bord!), et puis à chaque nouvelle voiture c'est comme un cours d'espagnol gratuit pour moi, l'occasion de pratiquer mon castillan et d'apprendre des choses sur la région. Les quelques fois où j'ai du attendre un peu (1h maximum à une station essence), j'en profitais pour bouquiner ou écouter de la musique tout en tendant le pouce. Vraiment top!

Jeudi, après avoir accepté l'invitation de Ico à rester un peu plus longtemps avec lui à Plasencia, nous profitons que tout le monde soit en congé pour partir en espacade avec sa coloc Ali et sa soeur Sandra. Me voici alors à nouveau au coeur de cette merveilleuse Vallée de la Jerte pour la journée. Petite promenade dans la forêt, pique-nique au bord de la rivière, une magnifique journée comme je les aime :-)

Ensuite, nous avons traversé la montagne (via el puerto de Honduras) pour aller se promener un peu dans les ruelles du joli village de Hervas.

La vallée de Jerte est connue pour la semaine de la floraison des cerisiers où la vallée se recouvre d'un magnifique manteau blanc. Hélas je suis arrivée dans le coin une semaine trop tard, et chaque personne que je rencontrais me disais à quel point c'était dommage, ha ha... bon du coup, il faudra que je revienne! Je suis allée chercher quelques photos sur google pour le plaisir des yeux, voici donc un cadeau bonus :

Rapide escale à Ávila pour une nuit où je suis accueillie par Francisco. Avila est surtout connu pour sa longue, et entièrement conservée, murailles médiévale (qui fait 3km quand même!). Discussions sympathiques, course à pied, bon vin, puis émission "cauchemard en cuisine" version espagnole, une soirée simple et reposante, mais très sympa!